Les appareils Polaroid connaissent aujourd’hui une seconde jeunesse avec les films Impossible, qui permettent de continuer à s’en servir. Ces vieux appareils sont disponibles sur le marché de l’occasion, à travers les vide-greniers, brocantes ou sur les site de vente entre particuliers. Si vous vous apprêtez à craquer pour un Polaroid vintage, voici quelques points à passer en revue pour vérifier leur bon fonctionnement, avant de concrétiser votre achat.
Tout d’abord, sachez-le, Polaroid produisait des appareils plutôt solides. Dotés d’un fonctionnement relativement simple, ils ne proposent généralement que peu de contrôles avancés, donc sont relativement peu sujets aux pannes. Voilà pourquoi il n’est pas rare qu’ils traversent les décennies sans encombres. Néanmoins, il y a quelques manips à connaître pour se faire une idée de leur état.
Sommaire
Aspect extérieur
Sur tous les appareils des séries 600, 1000, 2000…
Vérifiez que l’oeilleton en caoutchouc est toujours en place sur le viseur. Il s’agit d’une pièce sur laquelle votre œil vient s’appuyer pour la visée. Sur certains vieux appareils, elle s’est détachée. Elle n’est pas indispensable au bon fonctionnement de l’appareil, mais relève surtout du confort d’utilisation et de la parfaite esthétique de l’objet. Toutefois son absence peut vous fournir un argument pour négocier le prix à la baisse.
Appareils de type SX-70 (pliables)
Ouvrez l’appareil ou demandez à la personne qui vous le vend de le faire pour vous. Inspectez le soufflet, en veillant à ce qui ne soit ni troué, ni décollé par endroit. La membrane en caoutchouc garantit l’imperméabilité de la chambre noire. Toute fuite de lumière ruinerait les performances du boitier.
Tests avec une cartouche vide
Idéalement, il faut disposer d’une cartouche vide sous la main. En effet les appareils polaroid ne sont pas alimentés par des piles mais par des batteries contenues directement dans les recharges photo. Ouvrez le compartiment à film et chargez la cartouche (la languette doit se trouver face à vous et en bas). Refermez le compartiment. L’appareil doit aussitôt réagir, un moteur se fait entendre. Il réagit de même quand vous déclenchez, avec un bruit caractéristique et l’impression nette de prendre une photo à vide.
Si jamais l’appareil qui vous est présenté contient déjà une cartouche, mais qu’il ne réagit pas quand vous retirez celle ci puisque vous l’insérez de nouveau, ne vous formalisez pas : la batterie de la recharge est peut être morte.
Les batteries de la cartouche permettent également de mettre le flash intégré (quand il existe) sous tension. Sur les appareils de la série 600, par exemple, des diodes doivent s’allumer. La diode verte vous signale qu’il est prêt à fonctionner, et si vous pressez le déclencheur, il émet bien évidemment un éclair. La diode rouge s’allume ensuite pendant un court laps de temps nécessaire au rechargement du flash.
Si l’appareil qui vous est proposé est vendu avec un flash séparé, indépendant (flash Polatronic par exemple), ouvrez son compartiment à pile pour voir s’il y a des traces de corrosion, vert de gris, etc. Il est fréquent, avec les vieux accessoires photos, de tomber sur des piles restées se décomposer dans leur compartiment. A vous dévaluer l’étendue des dégâts occasionnés, et dans quelle mesure cela peut affecter le fonctionnement de l’accessoire.
Les rouleaux
Ouvrez le compartiment à film et contrôlez l’état des rouleaux visibles à cet endroit. Leur rôle consiste à appliquer une pression uniforme sur l’ensemble de la surface exposable de l’image afin que la chimie se répartisse de façon homogène, et à éjecter la photo vers l’extérieur. Ils sont donc en contact direct avec le film, et s’ils s’avèrent altérés, présentent des concrétions, de la rouille, ou des défauts irrémédiables, les conséquences seront fâcheuses. Toutes les images faites avec cet appareil s’en trouveront impactées. Si les rouleaux sont simplement sales, un nettoyage soigné à l’aide d’un chiffon devrait résoudre le problème.
Faites également tourner les rouleaux avec vos doigts. Le mouvement doit se faire de façon fluide, les rouleaux doivent tourner sans que vous sentiez de résistance.
Miroir, mon beau miroir
En ouvrant ce même compartiment qui permet d’insérer une cartouche de film, et en regardant à travers l’ouverture, vous devez voir un miroir disposé sous l’appareil, de forme carrée. Assurez vous que celui-ci présente une surface unie, sans rayure, sans fêlure ni cassure. Cet élément est essentiel au bon fonctionnement de l’appareil, et s’il présente des irrégularités, votre appareil sera incapable de produire des images correctes.
Le prix
Dernier point, en marge des autres, mais qui a son importance : le prix. Dans la mesure du possible, vous devez avoir effectué une petite étude de marché en amont. Tous les modèles de Polaroid ne se valent pas. Certains sont plus performants, plus complets que d’autres sur le plan des fonctionnalités. Le look ne fait pas tout, et si vous choisissez un appareil uniquement pour son charme vintage alors que vous comptez vous en servir pour faire des images, vous pourriez bien être déçu.
Les appareils Polaroid les plus communs sont souvent proposés pour quelques dizaines d’euros. Si vous avez peur de vous planter et que vous préférez acquérir un appareil en parfait état, vous pouvez vous orienter vers les appareils reconditionnés, commercialisés par the Impossible Project, mais les prix sont clairement prohibitifs à mes yeux, de l’ordre de quelques centaines d’euros. Pour le même prix vous avez de quoi acheter plusieurs appareils d’occasion, et pouvez donc prendre le risque de tomber sur un appareil qui ne marche pas. La différence de prix vous laisse une confortable marge d’erreur… vous serez toujours gagnant.